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Reprendre le chemin

Chères lectrices, chers lecteurs,

Je vais mieux par rapport à l’autre soir. Le coup de blues sur ma vie sentimentale catastrophique a été le résultat du cumul de plusieurs petites choses qui ont failli me faire sombrer dans le noir à la merci de mes démons. Il est vrai, j’ai été très direct, parfois un peu ironique et un peu exagéré, mais j’avais besoin de défouler le malaise avant qu’il ne m’étouffe complètement. J’ai peut-être passé les bornes en me comparant à Dalida (je tiens à préciser que ma comparaison concernait juste la vie sentimentale et ne met en tous pas en évidence une envie de suicide de ma part), mais il faut reconnaitre que ma vie sentimentale est une succession d’échecs misérables. Je sais bien que je ne suis pas le seul au monde à avoir des problèmes de cœur, mais, comme a dit si bien Célia, on se sent davantage seuls au monde lorsqu’autour de nous tout le monde est en couple et heureux et nous on est toujours tout seul dans ton coin : d’un côté on est super heureux pour les proches qui ont trouvé quelqu’un, mais de l’autre on leur en veut un tout petit peu et il nous arrive de nous demander « pourquoi lui / elle et pas moi ? Qu’ai-je fait de mal ? ». Mes lecteurs qui sont en couple vont sûrement se dire que ces questions sont injustifiés et qu’ils n’y peuvent rien si eux ont trouvé quelqu’un et les célibataires pas, mais je trouve qu’il faut se mettre dans la peau des éternels célibataires et essayer de comprendre pourquoi Célia, moi ou d’autres dans le monde ressentent des choses pareilles.

Mais je m’égare ; je parlais de ce coup de blues et des raisons qui m’ont poussé à le publier sur ce site ; j’avais besoin d’alléger mon cœur et de cracher tout ça avant d’être étouffé (et puis oui, peut-être j’espérais aussi qu’un jeune homme célibataire lise tout cela et tombe amoureux de moi, mais je n’ai jamais cru que cela arriverait pour de vrai ;O)). En tous cas, tout coup de blues et moment de déprime demande aussi un moment de réflexion et de remise en question pour essayer de crever l’abcès et pouvoir aller de l’avant. Il faut mettre de l’ordre dans ses propres idées, il faut trouver des pistes pour s’en sortir et essayer de voir ce qui ne va pas. Hier je n’avais pas la tête à une réflexion trop poussée et c’est aujourd’hui que je m’y suis mis pendant une longue promenade en forêt. Avant de vous présenter mes conclusions, je veux prendre deux secondes pour remercier tous ceux et celles qui ont essayé de réconforter avec leurs commentaires, leurs mails et des longues discussions sur MSN ; je remercie tout particulièrement Célia pour son commentaire qui dit d’autres choses que j’ai oublié (volontairement ou pas) de dire, Christophe (mon ATF) pour son mail qui était aussi long que ma dissertation d’anglais et Davy pour les longues heures passées sur MSN en train de m’écouter (je pense qu’il va bientôt avoir besoin d’une psychothérapie).

Je passe maintenant aux résultats de mon introspection d’aujourd’hui :

le coup de blues de l’autre jour m’a mis dans un état de détresse qui a failli me faire perdre le peu de contrôle que j’arrive (péniblement) à garder sur ma petite vie ; après une adolescence qui m’a offert toute une panoplie de démons et fantômes qui continuent de me poursuivre encore aujourd’hui, j’ai le sentiment que je peux m’en sortir uniquement en exerçant un contrôle strict sur mon existence ; j’ai besoin de tout contrôler et de tout savoir pour me sentir bien ; je peux contrôler mon emploi du temps, mes engagements, mes obligations, je peux contrôler ce que je dis et ce que je ne dis pas ici ou aux gens qui sont autour de moi. Lorsque je ne peux pas contrôler quelque chose, j’ai la trouille et je commence à paniquer… et pourtant il est bien évident qu’on ne peut pas tout contrôler, surtout lorsqu’il s’agit de rapports interpersonnels. Avec la famille et les amis j’arrive à faire en sorte que la situation ne soit pas catastrophique, mais le tout dégénère lorsque l’amour s’immisce à mon univers : je commence à stresser et je perds le contrôle ce qui me fait sombrer dans un état quasi paranoïaque ; j’ai constamment peur de me retrouver seul, de redevenir le Stefano triste et malheureux de mon adolescence. Je ne pourrais pas supporter un tel retour un arrière ; je ne pourrais pas supporter que l’on me pointe du doigt en me traitant de naze ; je ne pourrais pas supporter de tout perdre. Donc à chaque fois que j’ai l’impression de perdre le contrôle je sombre et mes démons (en temps normal apprivoisés au fond de mon esprit) refont surface et recommencent de me hanter.

Ces deux ou trois derniers jours je me suis senti perdu et j’ai eu l’impression de recommencer à sombrer dans le noir. J’avais besoin de retrouver mes repères perdus et c’est pour cette raison qu’aujourd’hui je suis sorti de chez moi pour profiter du soleil et mettre de l’ordre dans mes idées. Je me suis longuement promené et cette promenade dans des lieux de mon enfance a été un remède très puissant ainsi que quelque chose de très symbolique ; j’ai ressenti le besoin de me retrouver dans des endroits qui sont liés à des souvenirs d’enfance, une période de ma vie caractérisée par l’insouciance et le bonheur total ; il est vrai que certains endroits sont aussi liés à mon adolescence troublée mais j’ai choisi des lieux qui m’apaisent et qui ont une place spéciale dans mon cœur. Je disais donc que cette promenade en soit était symbolique ; en voilà la raison : en me promenant dans cette même forêt où je me suis maintes fois promené avec ma famille et mes amis, en m’arrêtant à certains endroits-clé (comme le chalet à mes parents et celui a mes grands parents) et en retrouvant certaines émotions que j’avais enfuies au fond de mon cœur, je me suis enfin rappelé d’où je venais et les efforts que j’ai dû faire pour être où je suis aujourd’hui. Grâce à cette promenade j’ai retrouvé mes origines, mon essence primaire, l’univers dans lequel j’ai été modelé et sculpté. Je me suis retrouve, j’ai retrouvé ce gamin et cet adolescent qui ont été moi mais qui ont laissé la place à l’homme que je suis aujourd’hui.

Je me suis rendu compte que cet enfant et cet ado m’en voudraient si je baissais le bras et je perdais le contrôle de la situation ; les deux vivent toujours en moi et influencent à chaque instant ma personnalité ; cet enfant me rappelle constamment de vivre avec insouciance et innocence, tandis que cet adolescent aux longs cheveux bouclés, m’ordonne de tenir bon, de ne pas me laisser avoir par ceux qui veulent ma peau. Cet adolescent me demande de ne pas commettre les mêmes erreurs que lui, de croire en moi car j’ai les capacités pour avancer et faire ce que je veux. Il me dit que j’ai beaucoup fait, beaucoup évolué et que ce serait dommage de tout jeter aux orties. Des fois j’ai un peu de la peine à l’écouter car j’aurais juste envie de tout laisser tomber, de me retirer dans mon coin et y rester jusqu’à que mort s’en suive. Hélas je pense que je ne peux pas le faire ! Je ne peux pas baisser les bras ! Je le dois à cet adolescent miteux et à cet enfant peut-être un peu trop gâté.

Le passé est donc là pour guider mes pas : je dois juste essayer d’apprendre les leçons et surtout je dois réussir à mettre en pratique ses enseignements. Cette promenade d’aujourd’hui a été une longue plongée dans ce passé plus ou moins lointain ; avec ma musique dans les oreilles j’ai évolué dans cet univers qui a été (et est toujours) le mien ; mes yeux on retrouvé des formes, des couleurs, des nuances qui ont donné vie à une série de flash et de fragments de souvenirs. On dit souvent qu’il n’est pas bien de vivre dans le passé et qu’il faut regarder devant nous, mais je suis persuadé qu’il ne faut pas non plus oublier notre passé ; il faut chérir les instants de bonheur, les sensations, les émotions, mais aussi garder à l’esprit les moments de souffrance, de solitude, de tristesse. Tout fait partie de notre existence et il ne faut rien renier.

Jusqu’à présent j’ai soutenu que la promenade d’aujourd’hui a été un saut dans le passé et un retour aux origines à cause de l’itinéraire choisi ; hélas il serait maladroit de ma part de dire que cela s’arrête là ! Cet après midi je n’ai pas uniquement retrouvé le passé, mais mes pas m’ont aussi conduit vers quelque chose qui symbolise l’avenir, mon avenir : j’ai décidé, consciemment, de passer par Prada pour jeter un coup d’œil aux ruines et m’imprégner, pendant quelques secondes, de l’ambiance qui y règne. C’est drôle : les ruines de ce village abandonné qui, aux yeux de la plupart des gens représentent un passé très lointain, sont pour moi un symbole du futur : Prada m’a donné l’idée pour le sujet de mon mémoire et en sera la protagoniste principale et on ne peut pas nier que mon mémoire représente mon avenir ; il représente en tous cas l’aboutissement de six ans d’études, de sacrifices et d’engagement. En voyant Prada je me suis demandé si j’étais prêt à baisser les bras et à foutre aux orties six ans de travail et tous les rêves qui en ont été la motivation. La réponse a été évidente : je ne vais pas laisser un petit coup de blues et une vie sentimentale catastrophique gâcher et briser le rêve d’une vie ! Je ne suis pas prêt à me rendre et je ne suis pas prêt à cesser de me battre.

En un après midi j’ai vu mon passé et mon avenir et je me suis rappeler des raisons pour lesquelles je ne peux pas cesser de me battre ; c’est vrai, ça ne va pas être facile de sortir de cette situation et je ne vois pas de solutions à court terme pour mon célibat et pour dissiper cette sensation de solitude qui m’envahit de temps en temps, mais je ne vais pas me rendre sans me battre ! Les hommes ne veulent pas de moi ? Eh bien tant pis, c’est peut-être qu’ils ne me méritent pas ! Une chose est certaine : je ne vais pas changer mes croyances et mon mode de vie pour plaire… je ne vais pas faire semblant d’être une autre personne pour plaire à quelqu’un. Je suis prêt, bien entendu à trouver des compromis, mais pas à sacrifier mon essence... non je ne suis pas prêt pour cela ! Il faut aussi que je me demande si je vais recommencer à chercher ou bien si je vais attendre que le Prince C. tombe dans mes bras tout seul ; je pense que ce sera plutôt la deuxième option car je ne suis pas très doué en matière de drague et il semblerait que je me vexe lorsqu’on me dit « non »…

Enfin, je suis conscient que ce ne sera pas une promenade qui va me permettre de redresser mon état d’esprit et ma confiance sans bornes en la gens masculine, mais il faut bien commencer quelque part.

Bien à vous.

Votre Paadre dévoué

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