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Quelques explications sur mes "Confessions"

La série d’articles qui ont paru sur cette page pendant la dernière semaine a causé pas mal d’étonnement autour de moi et je pense qu’il est temps d’expliquer mon choix d’en parler ici plutôt que d’en discuter avec mes amis ; je tiens à m’expliquer car j’ai eu le sentiment que l’on me reproche d’en parler ici et de me voiler la face dans la vraie vie. Or je peux tout de suite dire que ce n’est pas le cas : c’est vrai, ici je parle de la période difficile que je traverse en ce moment et lorsqu’on me rencontre en ville ou a l’université je suis tout souriant et toujours prêt à raconter une connerie ; cela pourrait faire croire justement que je me voile la face ou que je joue la comédie… Cependant ce n’est pas du tout le cas et je vais essayer de vous expliquer pourquoi.

Il faut savoir que lorsque j’ai ouvert ce blog, je voulais créer un espace où je pouvais présenter ma vie et m’exprimer librement sur des sujets qui me tiennent à cœur (ce n’est pas une nouveauté, mais j’arrive à mieux exprimer mes émotions par écrit que oralement) ; il est vrai que les premiers mois ces site a été plutôt une boîte à délires dans laquelle je mettais tous mes souvenirs agréables et je parlais de mes soirées délirantes, mais avec le temps j’ai aussi commencé à rédiger des articles plus profonds, plus sérieux et plus engagés ; je sais que ce n’est pas le genre d’articles que l’on aime lire dans un blog et que la plupart de mes lecteurs préfèrent les articles avec peu de texte et un maximum de photos, mais, comme ce site est un peu mon univers, j’ai revu mes priorités et j’ai commencé à utiliser cette page à ma guise sans trop me demander si le public suivrait ou pas.

Ce site est donc devenu une sorte de confessionnal (comme quoi le nom débile « confessions on my balcony » a bien été choisi) où j’ai livré des pensées plus ou moins profondes, des sentiments et des sensations que j’avais sur le cœur. Et, normalement, comme dans une véritable confession catholique, après cet exercice d’écriture et d’ouverture de mon cœur, je me sentais plus léger et libéré ; c’est un peu comme si une fois que je cliquais sur le bouton « publier » il y avait une voix intérieure qui me disait ego te absolvo. Confession et absolution, un mécanisme qui a toujours très bien marché pour moi ; hélas des fois une seule « confession » n’est pas suffisante pour se délivrer et, comme il est arrivé avec la dernière série d’articles, j’ai dû l’étaler sur plusieurs jours, pour avoir le temps de réfléchir et faire le point de la situation.

Je ne suis pas sûr d’être arrivé au bout de cette « crise », mais rien que d’écrire, de mettre mes idées et mes soucis noirs sur blanc ça m’a fait un bien fou ; je pense ne pas être le seul à qui tout cela arrive : on est confus, on met nos idées noir sur blanc et cela nous permet de mettre de l’ordre et de trouver une solution.

Jusqu’à ici j’ai donc essayé d’expliquer le rapport qui existe entre mon site et moi ; maintenant vous pourriez vous dire : « bon d’accord il dit qu’écrire lui fait du bien, mais cela n’a rien à voir avec cette ‘double conduite’ et surtout avec sa décision de ne pas s’adresser à ses amis pour en discuter ». Il est vrai que je n’ai pas encore touché ce sujet mais j’y viens gentiment.

Je disais au début que j’avais le sentiment que l’on me reproche (silencieusement) d’étaler mes sentiments sur mon blog et de ne pas en parler autour de moi ; or, je tiens à m’excuser de ne pas avoir accepté l’aide que mes amis m’offraient si gentiment ; on m’a dit maintes fois qu’on pouvait discuter de ce qui se passait dans ma tête et le problème est justement là : je n’avais pas du tout envie d’en discuter et cela pour deux raisons : tout d’abord je suis le premier à ne pas supporter, lorsque je passe une soirée avec mes amis ou que je bois un verre avec eux, d’avoir des gens qui passent leur soirée à déballer leurs problèmes et à geindre. Il était donc assez peu avisée de ma part d’adopter cette conduite que je n’apprécie guère chez les autres ; après tout on sort et on se voit pour passer un bon moment ensemble et pas pour se morfondre sur mes problèmes et puis, si je sors c’est aussi pour me changer les idées, donc cela ne serait pas possible si je commençais à déprimer à cause de mes histoires.

La deuxième raison que j’invoque pour « justifier » ce silence est le fait que mon blog est publique, mes amis connaissent l’adresse et peuvent venir lire mes articles ; il y a des amples possibilités de réaction à mes billets (commentaires, mails), sans besoin de passer des soirées à en discuter ;O). Mon confessionnal est ouvert pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur ma vie et lire mes pensées les plus profondes ; je peux geindre et faire mes jérémiades, rire et pleurer, vivre et me torturer et surtout me défouler sans risquer de gâcher la soirée de mes amis en faisant ça le samedi en live. Les lecteurs de mes billets sont avertis et savent que le contenu de mes articles des fois il est plus profond et dépressif ; c’est donc à chaque individu de décider s’il ou elle veut continuer dans la lecture ou s’arrêter à la première ligne. Je trouve que ce concept de choix est important : moi je publie ce que je veux sur mon blog et les lecteurs ne sont pas obligés de tout lire ; je peux donc parler librement de mes états d’âme avec la certitude que ceux qui liront mes mots auront choisi librement de le faire et je ne les aurais pas obligés à gâcher leur samedi soir pour me consoler.

Je pense donc avoir fourni deux raisons assez valables pour expliquer ma conduite de ces derniers jours ; je sais, cela pourrait sembler bizarre et on pourrait croire que je ne fais pas confiance aux gens, mais ce n’est pas du tout le cas. Il est vrai que la « crise » dans laquelle je me suis trouvé était assez profonde, mais je pense avoir réussi à la maîtriser et à trouver des pistes pour m’en sortir ; je connais à peu près mes limites et je sais qu’est-ce que je peux maîtriser ou pas et dans le cas présent, je pense que je suis le seul qui pouvait trouver les réponses. Si j’avais parlé de mes craintes et mes soucis concernant ma vie sentimentale, je sens que l’on m’aurait dit ce que je n’avais pas envie d’entendre, c'est-à-dire tous ces « tu vas voir qu’une fois qu’on arrête de chercher on trouve » ou « mais non t’es chou tu vas sûrement trouver » ou encore « il faut pas s’en faire ». Tout cela m’aurait foutu le moral dans les chaussettes. Et je ne vois pas non plus comment aurait-on pu résoudre la question de la « solitude au réveil » : j’ai essayé d’y réfléchir et l’image très marrante de mes amis qui venaient dormir à tour chez moi pour que je ne me réveille pas tout seul m’est venue à l’esprit.

Voilà, je pense avoir tout dit pour m’expliquer. Encore désolé si j’ai donné l’impression de ne pas faire confiance ou de jouer la comédie, mais dans ma tête se passent beaucoup trop de choses et il est difficile de parler de tout.

Bien à vous.

Votre Paadre dévoué

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